[flashback]Propriété privée .ft Ody

Douce. Elle était douce, elle était gentille, elle était tout ce qu’il aimait. Elle commençait doucement à occuper son esprit, il ne parvenait pas à la faire sortir de sa tête. C’était comme une toxicité, quelque chose qui vous empoisonne, quelque chose qui vous illusionne et y’avait pas plus illusoire que l’idée d’être avec Cœur de Primevère. Elle était celle qu’il avait toujours rêvé d’avoir à ses côtés, celle dont il était en train de tomber amoureux. Il ne pouvait résister à son charme, à ce qu’elle avait en elle, son petit cœur le faisait tomber, oh oui, il était en train de tomber pour elle. Il se sentait niais, bizarre, différent. Il n’était pas vraiment lui-même. Il devenait quelqu’un d’autre à ses côtés, un meilleur félin, de ceux qui n’ont pas une belle âme, mais une âme magnifique que le Clan des Etoiles accueillerait volontiers dans ses rangs. Il sentait son souffle chaud dans sa nuque, puis ils s’effleurèrent. Ce moment éphémère qu’ils venaient de passer restait gravé dans la mémoire du chat tacheté qui n’avait aux lèvres qu’un magnifique sourire que rien ne pourrait lui retirer. Il était heureux, Odyssée du Léopard, le plus heureux des chats de la forêt de CerfBlanc. Les deux amants se séparèrent et si Ody sentait un petit pincement dans son cœur, il savait qu’ils avaient encore le temps, le temps de profiter de la vie, de s’aimer jusqu’à la fin des jours, jusque dans la tanière des anciens et jusqu’au Clan des Etoiles. Y’avait pas plus beau que ce genre d’amour où on savait qu’on pourrait toujours profiter après la mort. Ça vous fait profiter de la vie comme si ça allait durer une éternité de lunes. Même la présence d’un guerrier à ses côtés ne lui enlèverait pas ce sourire accroché au visage. Splendeur du Cardinal s’était approché de lui, sans dire mot, et le guerrier aux yeux émeraude se demandait bien ce qu’il faisait ici. « - Splendeur du Cardinal ! Tu vas bien bien ? Que me vaut ta visite ici ? » Définitivement, Odyssée du Léopard n’était pas comme à son habitude.

Odyssée du Léopard était tout heureux, mais cela ne semblait pas être le cas de Splendeur du Cardinal, qui lui répondit sèchement qu’elle n’était pas libre. De qui ? De qui parlait-il donc ? Et puis bon, les marques de politesse, ça semblait pas vraiment être dans son éducation, le pauvre petit. Le guerrier tacheté ne comprenait pas bien. De plus, il refusait de croire que Coeur de Primevère s’était éprise de Splendeur du Cardinal en cachette et qu’elle se soit ensuite rapprochée de lui. Elle ne pouvait pas lui faire cela quand même ? Pas un si gros mensonge … Ainsi, le félin aux yeux verts ne semblait pas bien comprendre cette rage qui semblait émaner du chat gris. Il le regarda d’abord, puis le dévisagea. Il hésitait à l’envoyer balader ou à l’ignorer, mais ce qu’il disait ne semblait pas être dans le vent. Il devait obtenir des réponses. Il décida de lui sortir une réponse assez naïve, peut-être qu’il parlerait.

« — Si c’est de Coeur de Primevère que tu parles, en effet, elle n’est plus libre, puisqu’elle est avec moi. Désolé, vieux ! » lui dit-il, toujours aussi souriant. Avec cette attitude, il se risquait néanmoins à éveiller davantage le courroux du guerrier en face de lui. Mais bon, il lui fallait une réponse.

Joyeux. Toujours cette joie énervante sur le bout de ses lèvres, il était ainsi, Odyssée du Léopard. On apprenait à le connaître sous un autre jour, on apprenait à voir un jeune félin qui riait, qui blaguait ; mais plus que tout, qui mettait en rogne les moins heureux de ce monde, tel que Splendeur du Cardinal. Il était donc bien sérieux sur le fait de dire que Coeur de Primevère était à lui, il devait être fou, ce gosse. Il n’avait rien à voir avec elle, comme si elle lui portait de l’intérêt, même ? Il pouvait pas. Il pouvait pas la laisser l’insulter comme ça, il avait comme l’impression, dans la gueule de ce gars, que Prim n’était qu’une chose qu’il possédait. Elle n’était pourtant à personne, en vrai. Elle était à elle-même. Le regard du chat s’en face lançait des éclairs. Odyssée du Léopard n’aimait pas ça. Il sentait la colère monter en lui et son âme protectrice prit alors le dessus lorsqu’il se jeta sur le guerrier pour le plaquer au sol.

« — Prim n’est pas à toi, et elle ne le sera jamais, mon vieux. Espèce de taré, laisse-la donc tranquille. » dit-il, prêt à relâcher le chat, après lui avoir donné une bonne raclée.